Les premières pousses d’un Samusocial à Sofia, en Bulgarie

Elodie Huet, après 6 années auprès des SDF à Paris, entre autres auprès du Samusocial de Paris, le diplôme de coordination de projet Bioforce en poche, nous a rejoints depuis septembre, grâce à un financement du Fonds Transmission et Fraternité, pour renforcer notre appui technique aux projets adultes et familles des samusociaux, membres du Samusocial International. Après une mission auprès du Samusocial din România, de nos équipes en Angola, nous arrivons enfin à caler un moment avec elle pour qu’elle vous présente le lancement des activités de maraude à Sofia, en Bulgarie.

Peux-tu nous présenter un peu le dispositif prévu à Sofia?

Le dispositif prévu à Sofia est le fruit d’un partenariat entre le Samusocial International, la branche de Sofia de la Croix Rouge bulgare, la Municipalité de Sofia et l’Ambassade de France en Bulgarie. L’objectif est de lancer une équipe mobile pour une phase test de 6 mois. Cette équipe mobile a effectué sa première maraude lors de ma mission, le 28 novembre 2013.

Quels étaient les objectifs de ta mission ?

Les objectifs étaient de présenter la méthode d’intervention Samusocial aux futurs équipiers de l’équipe mobile, à savoir une travailleuse sociale et un chauffeur accueillant social mis à disposition par la Municipalité de Sofia, et les intervenants volontaires de la Croix Rouge bulgare et des associations intervenants auprès du public SDF à Sofia. L’objectif étant d’avoir un intervenant volontaire secouriste par maraude. Nous avons donc formé plusieurs volontaires afin d’assurer la présence d’un secouriste bénévole par maraude. Cette formation s’est déroulée sur 4 jours, avec un mix de sessions théoriques, une session de mise en pratique à travers des jeux de rôle, et une session pratique de terrain avec la première maraude qui s’est déroulée le 28 novembre.

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Quelle est la population rencontrée dans les rues de Sofia?

Le public est proche de celui qu’on peut rencontrer dans les rues de Paris ou de Bucarest. A savoir un public essentiellement adulte, mais aussi potentiellement des couples avec ou sans enfants. Nous avons rencontré lors de cette première maraude une population relativement jeune, beaucoup de jeunes adultes. Après les maraudes vont justement nous permettre, à travers le recueil de données, de mieux connaître le profil de la population sans-abri à Sofia.

Une anecdote de maraude à partager avec nous ?

On est arrivé sur un premier site où un couple était présent. Très rapidement nous nous sommes retrouvés avec plus d’une quinzaine de personnes autour de nous, des personnes qui étaient en demande. En demande de prestation alimentaire, en demande d’information, en demande de mise à l’abri. C’est comme si le mot était passé sur le secteur, « la Croix Rouge est là », et du coup les personnes sont venues voir ce qu’on leur proposait. On a évalué chacune des situations et nous avons pu accompagner 3 personnes en demande de mise à l’abri vers le centre d’hébergement d’urgence de la Municipalité de Sofia.

Comme c’était une première maraude, on a répondu avec les moyens du bord. Nous avions des boissons chaudes et des sandwiches, et des places en centre d’hébergement.

Il y avait dans l’équipe une vraie chaleur humaine et une envie d’aller vers et de faire, ce qui a fait de cette première maraude une expérience réussie !

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Quelles réflexions en quittant Sofia ?

J’ai eu un accueil particulièrement agréable, que ce soit de l’Ambassade de France en Bulgarie, des équipes de la Croix Rouge bulgare ou de la Municipalité.

Il y a clairement des besoins vu le nombre de personnes rencontrées lors de cette première maraude. A travers le recueil de données mis en place, la prochaine étape sera de développer et d’adapter les capacités de réponses du dispositif aux besoins identifiés.