Comment le Samusocial Pointe-Noire intègre la question des jeunes adultes vivant en rue dans son dispositif

Le projet « Action concertée pour l’accessibilité des enfants et jeunes de la rue de Pointe-Noire à des services sanitaires et psychosociaux de qualité », démarré au 1er janvier, vise à renforcer la synergie entre acteurs publics et privés et favoriser l’insertion des jeunes via un cycle de formation pouvant déboucher sur un emploi.

Enfants et jeunes de la rue

Créée en 2006 dans la capitale économique du Congo, d’une volonté de la mairie de Pointe-Noire en collaboration avec le Samusocial International. Dans un but précis d’assurer la prise en charge médicale, psychologique et sociale des enfants et jeunes de la rue de la ville de Pointe Noire, l’association s’est étendue en 2009 avec la création d’un centre d’hébergement d’urgence de soins infirmiers et psychologiques pour mettre à l’abri ceux qui sont dans une situation d’urgence. Cette année le Samusocial Pointe-Noire a lancé un nouveau projet notamment pour accompagner ces jeunes vers l’insertion professionnelle.

En effet, ayant constaté que ces enfants, qui sont dans la rue depuis plusieurs années atteignent la majorité et sortent donc du cadre de la protection de l’enfant. Ils n’ont alors plus de structures d’accompagnement adaptées à leur situation.

Grâce à un financement de l’Union européenne, le Samusocial Pointe Noire a lancé ce nouveau projet cofinancé par l’Union européenne pour une durée de trois ans, du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2019. Il vise d’abord à renforcer la concertation entre les acteurs privés et publics, entre la société civile et les autorités locales mais également avec le tissu économique de Pointe-Noire pour donner accès aux services médicaux et psychologiques aux enfants et jeunes de la rue », a indiqué Marion Filliol, la coordonnatrice du projet.

Une composante du projet visera, a-t-elle expliqué, à créer une plateforme publique /privée avec les autorités locales et avec la société civile pour trouver des solutions d’insertion professionnelle. Cela passera par la remise à niveau scolaire de ces enfants puis leur insertion dans un cycle de formation de leur choix qui pourrait déboucher sur un emploi. « Nous avons entamé depuis plusieurs années le dialogue avec les différentes directions départementales, parmi lesquelles celles des affaires sociales, des droits de l’homme, de l’action humanitaire et récemment avec celle de l’enseignement technique, professionnel et de la formation qualifiante et l’emploi ainsi qu’avec certaines associations réunies dans le cadre du REIPER (Réseau des Intervenants sur le Phénomène des Enfant en Rupture). Notre partenaire dans le cadre de ce projet est l’association des salésiens de Don Bosco à travers son centre de formation aux métiers techniques et son centre d’accueil de jour voué à être agrandi pour pouvoir accueillir les enfants et les jeunes de 16 à 24 ans et leur permettre d’avoir accès aux services de base liés à l’hygiène et la nourriture, l’alphabétisation ainsi qu’un appui personnalisé en termes d’accompagnement socioprofessionnel», a-t-elle poursuivi.

Ce centre d’accueil de jour est un endroit où les enfants viendront pour être orientés professionnellement et constituera une étape-clé permettant également aux travailleurs sociaux de discuter avec les enfants et construire avec eux leur projet de stabilisation. Étant une activité nouvelle, il est probable que seul un petit nombre de jeunes sera pris en charge. « Pour l’heure, nous n’avons pas d’objectifs chiffrés. Le projet va concerner certainement un petit nombre de jeunes de la rue ayant montré une volonté forte d’intégrer une formation professionnelle. Ce projet pilote sera amené à se développer dans les années à venir », a ajouté Marion Filliol qui entamera d’ici peu les pourparlers avec des acteurs institutionnels avant de proposer les solutions aux jeunes. Pour mener à bien le projet, la coordonnatrice a lancé un appel aux autorités locales afin de favoriser la concertation publique/privée et de faire avancer le projet.